L’élevage au féminin

Ferme du Château à Corbais

Comme beaucoup de conjointes d’agriculteur, Chantal exerce un travail à temps partiel à l’extérieur. Mais le cœur de sa vie, c’est sa ferme. Jamais à court d’énergie, les jours où elle est de service à l’hôpital elle se lève à cinq heure trente pour nourrir le bétail, réparti sur deux sites, son chien Sam sur les talons.  La tournée commence toujours par les veaux.  Ceux-ci sont nourris au lait deux fois par jour jusqu’à l’âge de trois mois.  Ils semblent ne jamais être rassasiés : embrassades, lécher l’oreille du voisin ou la main de la fermière … non ce ne sont pas des marques d’affection mais de gourmandise, avec l’espoir de récolter encore quelques gouttes de lait sur la langue du voisin.  La composition de la nourriture des taurillons varie en fonction de leur âge.  En fin d’après-midi, le plus grand plaisir de Chantal est de faire participer son petit-fils au nourrissage des animaux.  Pour un enfant d’agriculteur, la ferme est un formidable terrain de jeu et d’apprentissage.

Cette ferme est aussi une ferme où règne un profond esprit de famille. A l’époque de ce reportage (2019-2020), ce sont plusieurs générations qui sont présentes ou qui participent aux travaux lors des fenaisons, du ballotage ou des récoltes.

La ferme du Château, également appelée la ferme Pinchart, du nom d'une famille noble qui l'occupa jadis, est une ferme en quadrilatère, avec une façade de style espagnol, comprenant un noyau du 17e siècle mais fortement transformé aux 19e et 20e siècles.  Elle a été acquise en 1958 par les grands-parents des exploitants qui ont relancé l’activité agricole.